INTERVIEW JOURNEE MONDIALE DE L'AFRIQUE - ROGER FRANCK BEMBA (CONSEILLER -LOBBYING ECONOMIQUE & INSTITUTIONNEL)

 "Nous sommes dans ce que je qualifie de temps de la moisson c'est-à-dire que l’heure est venue de semer  si nous voulons qu’un jour nos descendants puissent récolter les fruits de nos  efforts car Il y a tant de chantiers  à mener. "

 TROPICS MAGAZINE – MERCI D’AVOIR BIEN VOULU HONORER NOTRE INVITATION. COMMENT ALLEZ-VOUS?

ROGER FRANCK BEMBA – Bonjour, c’est moi qui vous remercie pour l’honneur que vous me faites en m’interviewant sur un sujet si important et symbolique à savoir, la célébration de la journée mondiale de l’Afrique. Je vais bien merci.

TM- VOUS ETES UN ENFANT D’AFRIQUE. POURRIEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR VOS ORIGINES?

RFB – Je suis Kongolais  dont l’origine remonte au cœur de l’ancien Royaume de Kongo.

Permettez-moi d’apporter cette précision car  je ne me suis jamais senti  dans le besoin de justifier si je suis congolais de Brazzaville ou de Kinshasa. Je laisse cela à d’autres.

TM – QUEL EST VOTRE DOMAINE DE PREDILECTION & POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI D’OEUVRER DANS CE DOMAINE?

RFB – Si vous voulez parler du domaine professionnel, je suis dans le Conseil & Lobbying  économique et Institutionnel.

Apporter ma contribution à la construction de l’Afrique a toujours inspirée mes choix aussi bien professionnels que personnels. Mon choix  professionnel s’est naturellement porté vers le secteur privé synonyme d’épanouissement personnel mais aussi de création de richesses ce dans l’intérêt de la communauté au sens le plus large. 

TM –LE MONDE ENTIER CELEBRE AUJOURD’HUI LA “JOURNEE MONDIALE DE L’AFRIQUE.” QU’EN PENSEZ-VOUS?

RFB – Je pense que c’est l’occasion de nous réjouir car une célébration se doit d’être au préalable une dans l’esprit de chacun. Mais au-delà c’est aussi une occasion de nous arrêter un instant ne serait-ce que quelques minutes- et de réfléchir sur le « d’où nous venons, où en sommes nous et où voulons nous aller ». 

Ainsi je pense que la construction d’un avenir  commun et continental  n’est pas une chose abstraite ; d’où mon intérêt pour la question existentielle laquelle devant  conduire à l’analyse puis aux solutions concrètes.

L’Afrique a cette spécificité d’être une civilisation à la fois très ancienne de par son histoire,  jeune de part sa population et vierge en raison de ses richesses naturelles peu exploitées.

 TM – EN TANT QUE FILS/FILLE D’AFRIQUE, QUELLE CONTRIBUTION APPORTEZ-VOUS AU QUOTIDIEN EN FAVEUR DU CONTINENT NOIR?

RFB – Au continent Africain. Je préfère de loin cette définition à contre courant car de toute mon existence je n’ai jamais entendu parler de continent Blanc, Jaune etc.  Parler de l’Afrique comme continent Noir c’est s’enfermer dans une définition qui en rien ne ressemble à nos traditions car puisant son origine dans les heures les plus sombres de la brutale exploitation coloniale.

Pour en revenir à votre question,  ma contribution quotidienne en faveur du continent Africain se caractérise par le fait de me consacrer via mon travail à la définition et la mise en place de projets de coopération nord-sud. Le tout en étant habité par le sentiment de donner tout le meilleur possible, lequel doit servir d’exemple à mes contemporains.

Aussi,  j’essaie de faire de même à travers mes activités via ma participation à des activités associatives.

TM – QUEL MESSAGE VOUS TIENT A COEUR A L’HEURE ACTUELLE ET QUE VOUS AIMERIEZ FAIRE PASSER PAR LE CANAL DE TROPICS MAGAZINE? VEUILLEZ JUSTIFIER VOS PROPOS.

RFB -  Que toutes nos pensées, toutes nos énergies  individuelles et collectives soient en tout temps en tous lieux portées sur la seule construction économique, politique, économique, sociale et culturelle de l’Afrique d’aujourd’hui et de demain. 

En petit fils d’agriculteurs que je suis, je vais utiliser une métaphore d’inspiration rurale pour justifier mes propos :

Nous sommes dans ce que je qualifie de temps de la moisson c'est-à-dire que l’heure est venue de semer  si nous voulons qu’un jour nos descendants puissent récolter les fruits de nos  efforts car Il y a tant de chantiers  à mener.  En d’autres termes, nous avons des champs à déchiffrer, des routes à tracer,  des écoles et centres de santé à construire, des emplois à créer,  des peuples à nourrir etc.

TM – QUI SONT, POUR VOUS, LES HEROS OU LES FIGURES EMBLEMATIQUES  AFRICAINES QUI MERITENT D’ETRE CELEBRES DAVANTAGE ET QUI DEVRAIENT SURTOUT SERVIR D’EXEMPLE A LA GENERATION MONTANTE?

RFB – Les héros africains sont nombreux ce qui rend plus que complexe l’exercice que vous me proposez (rire).

Je vais vous citer le nom de VITA KIMPA mon héroïne de toujours. Jeune prophétesse, fondatrice du mouvement messianique des Antoniens. Elle mena une lutte politique et spirituelle contre l’asservissement du Royaume de Kongo et le retour à sa pleine souveraineté. Après que son message eut atteint une très grande partie des masses populaires, elle fut condamnée à la suite d’une conspiration étrangère en connivence avec le pouvoir inféodé.  Elle mourut brulée vive au bucher  le 2 juillet 1706,  à l’âge de 22 ans.  Une grande partie de ses disciples se comptant en centaines de milliers fut déporté dans les Amériques. Aujourd’hui encore je suis convaincu que l’avenir de la société Africaine au XXIème siècle se trouve entre les mains des femmes.  VITA KIMPA reste pour moi l’exemple parfait à savoir celui d’une femme qui a fait don de sa jeunesse pour l’avenir de sa Nation et de son peuple.

 TM- ETES-VOUS SATISFAIT DE LA QUALITE DU DEBAT SUR LA QUESTION NOIRE DANS VOTRE PAYS DE RESIDENCE OU A L’ETRANGER?

RFB- Je suis en France et je trouve dommage qu’aujourd’hui encore les africains définissent les priorités du continent à travers le prisme d’un pays d’accueil non africain quel qu’il soit.  J’ai pour coutume de dire que l’Afrique est un vaste continent peuplé de près d’1 milliard d’habitants ; donc toute simplification de ses problématiques  définie uniquement sur la seule base de l’aspect identitaire est une erreur à laquelle tant d’africains succombent par passion.  

Le fonctionnaire de Dar-es-Salam,  la femme commerçante de Cotonou, des étudiants de Kinshasa, des mineurs sud africains, des pêcheurs du Sénégal,  les dockers de Lagos, ont tous des attentes situés dans un univers purement local et africain, exigeant des réponses concrètes. Je ne pense pas que les catégories de personnes citées ci-dessus se demandent ce que signifie être « Noir » dans la région parisienne, dans une zone résidentielle de Montréal, voir dans une entreprise de la City à Londres. Cette vérité nous devons la prendre en compte bien que nombreux  se refusent encore de la voir aujourd’hui.

TM – VOTRE MESSAGE A L’ENDROIT DE TROPICS MAGAZINE, CE JEUNE MEDIA QUI SE FAIT PEU A PEU REMARQUER SUR LA ZONE TROPICALE.

RFB -  Le Média est jeune mais son professionnalisme est plus que significatif. Aussi il est rare de voir un média faire dans le panafricanisme participatif et citoyen. Cela démontre toute la noblesse du Magazine et à ce titre je souhaite qu’il soit connu bien au-delà de son univers actuel. Plus étincelante soit la lumière.  

TM – NOUS VOUS LAISSONS LE SOIN DE CLOTURER CET ENTRETIEN SPECIAL TOUT EN PRECISANT VOS LIENS WEB POUR LE PLAISIR DE NOS LECTEURS. MERCI ENCORE & “RESTEZ TROPICS!”

RFB – Je remercie du fond du cœur Tropics Magazine pour l’honneur fait à  ma personne à travers cet entretien. Mes salutations les plus chaleureuses en ce jour symbolique à l’ensemble de vos lecteurs et au-delà  à l’ensemble des peuples d’Afrique. 

En attendant la finalisation de mon site internet actuellement en construction, on me trouve plus facilement dans le réseau social Facebook où j’analyse  et échange avec des internautes sur les grands sujets de l’actualité africaine et mondiale.

 Vive la journée mondiale de l’Afrique.

Facebook : Roger Franck BEMBA

INTERVIEW REALISEE PAR VENICIA GUINOT
TROPICS MAGAZINE – SOUTH AFRICA
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