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"En Afrique, nous avons  tendance à idéaliser la génération qui va nous succéder, en nous disant qu'ils auront la solution à tous nos maux. Moi je dis stop, c'est maintenant que nous devons agir, déterminer ce qui ne va pas enfin d'y apporter des solutions. C'est grâce à nous que l'Afrique cessera d'être un continent qui attend tout des autres pour devenir un continent indépendant qui ne comptera que sur ces fils pour se développer à sa juste valeur."

 

 

TROPICS MAGAZINE – MERCI D’AVOIR BIEN VOULU HONORER NOTRE INVITATION. COMMENT ALLEZ-VOUS?

BIJOU NDIAYE – Je vais très bien merci et merci à vous de m'avoir choisi et de me permettre ainsi de m'exprimer  sur un sujet aussi important que l'Afrique.


TM- VOUS ETES UN ENFANT D’AFRIQUE. POURRIEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR VOS ORIGINES?

BN – Je viens du Sénégal, un pays qui se situe en Afrique de l'Ouest que l'on appelle aussi pays de la Téranga, pour son hospitalité légendaire. Sa capitale, Dakar a bercé mon enfance et j'y ai vécue jusqu'au BAC avant de partir pour la France. J'y retourne une fois par an pour retrouver ma famille, me ressourcer, profiter de ses plages, ses îles telles que Gorée, plaque tournante dans le commerce des esclaves, ses boites branchées, ses pubs, et ses lieux de sortie en tout genre. C'est un très beau pays à visiter et je ne le dis pas parce que je suis sénégalaise.


TM – QUEL EST VOTRE DOMAINE DE PREDILECTION & POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI D’OEUVRER DANS CE DOMAINE?

BN – J'ai envie de dire que j'en ai pleins. J'ai en fait commencé par faire du mannequinat, ensuite je suis passée au cinéma et maintenant je fais du journalisme. Il m'arrive parfois de replonger dans mes premières passions. Ça peut sembler indécis, mais  il y a trois  mots qui résument ce choix: la curiosité, la passion et les opportunités. Je pense que les nouvelles expériences nous grandissent et puis quand on fait une chose par amour, qu'on les réussisse ou pas, ce sera de toute façon une victoire. Je crois qu'il ne faut pas avoir peur d'agir, il faut profiter des opportunités qui se présentent à nous, mais il faut toutefois savoir ce qu'on veut et où l'on va.


TM –LE MONDE ENTIER CELEBRE AUJOURD’HUI LA “JOURNEE MONDIALE DE L’AFRIQUE.” QU’EN PENSEZ-VOUS?

BN – Je pense qu'aujourd'hui, l'Afrique n'occupe pas la place qu'elle mérite dans le monde, que ce soit sur le plan politique , économique ou culturelle. Elle est souvent citée en dernier, quand elle n'est pas tout simplement oubliée. Une journée mondiale de l'Afrique est pour moi une manière de montrer au monde entier que l'Afrique est un continent avec lequel il faut compter. Car malgré les guerres, la pauvreté, les gouvernements corrompus, ce continent possède ses ressources naturelles et humaines qu'il faut mettre en avant. Cette journée marque un grand pas en avant pour tout africain, mais il ne s'agit là que du premier pas, il faut ensuite que chacun de nous œuvre dans son domaine pour montrer l'Afrique sous son meilleur jour.


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TM – EN TANT QUE FILS/FILLE D’AFRIQUE, QUELLE CONTRIBUTION APPORTEZ-VOUS AU QUOTIDIEN EN FAVEUR DU CONTINENT NOIR?

BN– Très peu de chose à vrai dire, je pense que je devrai en faire plus pour mon continent mais ça ne devrait tarder. Tout ce que je fais actuellement c'est essayer de monter une image autre que celle négative qu'on montre d'habitude. J'essaie de respecter tous mes engagements, de faire mon travail correctement, mais aussi de présenter une partie de la culture africaine à travers l'élection miss Sénégal Paris que j'organise chaque année. C'est peu mais j'envisage d'aider les talibés (enfants de la rue) à être scolarisés, c'est pour moi le seul moyen de les sortir de la misère.

 

TM – QUEL MESSAGE VOUS TIENT A COEUR A L’HEURE ACTUELLE ET QUE VOUS AIMERIEZ FAIRE PASSER PAR LE CANAL DE TROPICS MAGAZINE? VEUILLEZ JUSTIFIER VOS PROPOS.

BN –  En Afrique, nous avons  tendance à idéaliser la génération qui va nous succéder, en nous disant qu'ils auront la solution à tous nos maux. Moi je dis stop, c'est maintenant que nous devons agir, déterminer ce qui ne va pas enfin d'y apporter des solutions. C'est grâce à nous que l'Afrique cessera d'être un continent qui attend tout des autres pour devenir un continent indépendant qui ne comptera que sur ces fils pour se développer à sa juste valeur. Donc mon message c'est arrêtons de tout remettre au lendemain et œuvrons maintenant pour offrir un futur meilleur à nos enfants.

 

 

 

« Une journée mondiale de l'Afrique est pour moi une maière de montrer au monde entier que l'Afrique est un continent avec lequel il faut compter. » 

 

 

 

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TM – QUI SONT, POUR VOUS, LES HEROS OU LES FIGURES EMBLEMATIQUES  AFRICAINES QUI MERITENT D’ETRE CELEBRES DAVANTAGE ET QUI DEVRAIENT SURTOUT SERVIR D’EXEMPLE A LA GENERATION MONTANTE?

BN – Je commencerai par Youssou Ndour, parce qu'il est parti de rien et aujourd'hui c'est une icone de la musique africaine, d'ailleurs dans certains coins reculés de la planète quand vous énoncez Sénégal on vous répond par Youssou Ndour et ça fait énormément plaisir. Je suis d'autant plus fière de lui qu'il crée des emplois dans son pays; le Sénégal avec sa télé, sa radio, et son journal. Je dis chapeau à Youssou Ndour. J'admire aussi Akon, parce qu'il a toujours revendiqué son origine sénégalaise, malgré le fait qu'il ait grandi au USA, j'aime vraiment son patriotisme. Il faut savoir d'où l'on vient car nos origines sont notre base, notre socle. Je vais finir par Barack Obama, parce que grâce à lui je sais que tout est possible, il suffit d'y croire et d'œuvrer sans relâche pour que ça se réalise. Yes we can !

 

TM- ETES-VOUS SATISFAIT DE LA QUALITE DU DEBAT SUR LA QUESTION NOIRE DANS VOTRE PAYS DE RESIDENCE OU A L’ETRANGER? 

BN-  Alors là mais pas du tout. Avant de venir en France je ne me sentais différente en rien du tout. Mais depuis que je suis là j'ai l'impression qu'on met les noirs dans un sac, les arabes dans un autre, les chinois dans un autre etc. J'ai l'impression d'être continuellement jugée en fonction de ma couleur. C'est comme si  on s'activait à ne montrer que le pire coté des étrangers. Je ne dis pas que nous sommes parfaits, mais il y a trop de préjugés. C'est comme si le noir était prédestiné à accumuler une certaine catégorie d'handicapes. L'histoire des doubles nationalités est l'exemple imminent pour moi, comment peut-on oser dire que les footballeurs africains sont physiques et que ceux européens sont plus intelligents. À  un moment donné il faut arrêter d'être parano, nous sommes tous pareils dans ce monde, mais chacun est différent à sa manière.


TM – VOTRE MESSAGE A L’ENDROIT DE TROPICS MAGAZINE, CE JEUNE MEDIA QUI SE FAIT PEU A PEU REMARQUER SUR LA ZONE TROPICALE.

BN-  On ne peut compter sans commencer par un. Aujourd'hui Tropics Magazine est jeune, demain il sera mature grâce au travail que vous effectuez, je vous en félicite et je vous encourage à aller de l'avant.

 

 

 

INTERVIEW REALISEE PAR VENICIA GUINOT
TROPICS MAGAZINE – SOUTH AFRICA
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