INTERVIEW JOURNEE MONDIALE DE L'AFRIQUE - SARAH DIOUF (REDACTRICE EN CHEF DE GHUBAR MAGAZINE)

Photo - Mario Epanya

"L'unité, l'humilité et le travail feront les grands qui feront l'Afrique de demain."

TROPICS MAGAZINE – MERCI D’AVOIR BIEN VOULU HONORER NOTRE INVITATION. COMMENT ALLEZ VOUS? 

SARAH DIOUF –  Je vais bien, Merci à vous de faire entendre ma voix. 

TM- VOUS ETES UN ENFANT D’AFRIQUE. POURRIEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR VOS ORIGINES?

SD– Je suis d'origine centrafricaine, congolaise et sénégalaise. J'ai cependant grandi en Côte D'Ivoire, qui reste le pays auquel j'ai une très forte attache.

TM – QUEL EST VOTRE DOMAINE DE PREDILECTION & POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI D’OEUVRER DANS CE DOMAINE?

SD – J'ai toujours été attirée par la communication visuelle. C'est dans ce domaine que je me suis orientée. Et j'ai lancé il y a maintenant deux ans, un magazine de mode en ligne, construit autour du métissage. Ghubar est un magazine mensuel qui célèbre la création dans toute sa diversité, en offrant à la nouvelle scène artistique une passerelle vers le reste du monde.

Si aujourd'hui la tendance est au changement, il y a encore peu de supports qui offrent la possibilité aux jeunes artistes de se faire connaître ; qu'ils soient africains, asiatiques, américains ou européens, Ghubar tend la main à la création émergente,  une main qui représente parfois un réel tremplin pour certains. Mais je n'oublie certainement pas mes origines ; c'est là que réside l'essence même de ce projet : sur le long terme mon but est de me tourner complètement vers l'Afrique et ses ressources culturelles, afin de créer une réelle synergie entre cette dernière et le reste du monde, en réhaussant notre paysage visuel, mais aussi en travaillant avec certains pays comme le Sénégal ou le Mali, dans le but de développer l'industrie textile, qui avec un peu d'organisation pourra surprendre dans les 15 prochaines années.

TM –LE MONDE ENTIER CELEBRE AUJOURD’HUI LA “JOURNEE MONDIALE DE L’AFRIQUE.” QU’EN PENSEZ-VOUS?

SD – Toute célébration est bonne, l'important est de savoir  dans quel dessein nous célébrons et  surtout que cela soit porteur.

L'objectif de cette journée mondiale est de rapprocher les peuples africains et de favoriser le progrès économique ; il faudrait que l'on ne se limite psychologiquement pas au 25 mai, mais que la célébration soit perpétuelle, voire quotidienne pour le progrès le soit aussi !

TM – EN TANT QUE FILS/FILLE D’AFRIQUE, QUELLE CONTRIBUTION APPORTEZ-VOUS AU QUOTIDIEN EN FAVEUR DU CONTINENT NOIR?

SD – Je ne vis et ne respire que pour mon continent, et chaque acte que je pose aujourd'hui contribuera d'une manière ou d'une autre au rayonnement de l'Afrique de demain.

La presse informe, nourrit et éduque, et il y a un travail énorme à faire en ce qui concerne la liberté d'expression sur notre continent.

C'est certainement dans ce domaine d'activité que ma contribution se fera sur le long terme. 

TM – QUEL MESSAGE VOUS TIENT A COEUR A L’HEURE ACTUELLE ET QUE VOUS AIMERIEZ FAIRE PASSER PAR LE CANAL DE TROPICS MAGAZINE? VEUILLEZ JUSTIFIER VOS PROPOS.

SD – "L'unité, l'humilité et le travail feront les grands qui feront l'Afrique de demain."

Je pense qu'il n'y a pas grand chose à ajouter.

TM – QUI SONT, POUR VOUS, LES HEROS OU LES FIGURES EMBLEMATIQUES  AFRICAINES QUI MERITENT D’ETRE CELEBRES DAVANTAGE ET QUI DEVRAIENT SURTOUT SERVIR D’EXEMPLE A LA GENERATION MONTANTE?

SD – Nduka Obaigbena, est un (très bon) exemple à suivre. C'est un monsieur que j'admire et que j'aimerais rencontrer.

TM- ETES-VOUS SATISFAIT DE LA QUALITE DU DEBAT SUR LA QUESTION NOIRE DANS VOTRE PAYS DE RESIDENCE OU A L’ETRANGER?

SD - Je ne peux pas aujourd'hui dire que je suis satisfaite ou pas. Je n'y prend que rarement part, car je tend à penser que ce débat n'a souvent lieu d'être.

Je suis née et vis en France, mais j'ai passé la plus grande partie de mon existence en Afrique.

En ce qui me concerne, je ne suis que de passage ici ; il y a trop à faire chez nous pour ne rester que de simples spectateurs.

La question noire soulève un passif beaucoup trop lourd dans certains cas, et dans d'autres des exemples qui font souvent plus office de revendications qu'autre chose.

Il n'est pourtant pas fin de revendiquer quand on est chez les autres : faisons le ménage chez nous, afin d'asseoir notre position et faire entendre notre voix de manière légitime.

La question noire n'existe que dans les pays dont les noirs ne sont - la plupart du temps - pas originaires (J'omets ici volontairement bien entendu les exceptions et cas particuliers comme les Etats Unis, ou encore les Antilles pour ne citer qu'eux), alors elle ne devrait pas susciter autant d'émoi.

La question noire fait écho au problème de discrimination, qui lui nous ramène au complexe africain qui prend sa source à la période de la colonisation et ... dont on ne voit malheureusement pas encore la fin.

Aujourd'hui en Afrique (de l'Ouest, pour citer un exemple), à qualification égale avec un local - un européen (blanc) qui immigre est dans 80% des cas favorisé par une entreprise pourtant dirigée par un noir africain. La réelle question qui doit être soulever ici c'est celle de l'unité, sans laquelle nous n'avons pas de force, et encore moins de poids.

On dit que tous les êtres humains naissent  et demeurent libres et égaux en droit - je pense aussi et surtout que le respect doit demeurer, c'est la seule revendication légitime que quiconque puisse faire.

Mais on ne peut pas demander à quelqu'un de nous traiter mieux que nous ne nous traitons nous mêmes (...)

TM – VOTRE MESSAGE A L’ENDROIT DE TROPICS MAGAZINE, CE JEUNE MEDIA QUI SE FAIT PEU A PEU REMARQUER SUR LA ZONE TROPICALE.

SD - C'est une bonne chose de chercher à faire bouger les choses, vous avez tout mon support.

TM – NOUS VOUS LAISSONS LE SOIN DE CLOTURER CET ENTRETIEN SPECIAL TOUT EN PRECISANT VOS LIENS WEB POUR LE PLAISIR DE NOS LECTEURS. MERCI ENCORE & “RESTEZ TROPICS!”

SD – www.ghubar-magazine.com

INTERVIEW REALISEE PAR VENICIA GUINOT

TROPICS MAGAZINE – SOUTH AFRICA

TEL +27 967 3433 / +27 11 487 92 85

EMAIL: tropics.info@gmail.com   

http://tropicsmagazine.over-blog.com