En République centrafricaine, après un sit-in, des jeunes ont jeté des projectiles ce mercredi 26 décembre contre l'ambassade de France à Bangui. Des manifestants interrogés ont affirmé qu'ils entendent ainsi envoyer un message fort à Paris, afin d'aider le gouvernement de Bangui à stopper l'avancée des rebelles de la coalition Séléka à l'intérieur du pays.

http://fr.allafrica.com/download/pic/main/main/csiid/00230655:6d41cef49919a754c7e63202f30cf31a:arc495x324:w495:us1.jpgCes jeunes se font désormais appeler « Jeunes patriotes centrafricains ». Ils accusent Paris d'être en train de lâcher Bangui. Ce mercredi matin, ils sont allés jusqu'à arracher l'un des drapeaux de l'ambassade.

« Il y a crise un peu partout dans les quatre coins de la République centrafricaine. Les principales victimes, ce sont les jeunes. C'est pourquoi ils ne veulent pas vivre une situation précaire à l'avenir, s'énerve un manifestant. Nous voulons dire ' au secours ' à la France, le partenaire direct de la République centrafricaine. Au secours la France, au secours la France ! Viens au secours de la RCA ! », hurle-t-il encore.

L'ambassadeur français Serge Mucetti préfère minimiser l'ampleur de la situation. Pour lui, il s'agit juste d'une dizaine de jeunes incontrôlés qui veulent déstabiliser la communauté internationale. « Les Français qui résident à Bangui n'ont pas du tout été pris à parti. Ils n'ont pas été menacés dans leur sécurité, ils n'ont pas été molestés.

Je n'ai pas été attaqué, assure-t-il. Il y a eu simplement un groupe de quelques dizaines, vous les appelez ' patriotes ', moi je dis d'éléments incontrôlés, qui profitent de la situation et qui veulent déstabiliser la communauté internationale et qui veulent affaiblir le gouvernement centrafricain en se livrant à des actes de violence, comme ils l'ont fait ce matin devant la chancellerie de France », analyse l'ambassadeur.

 

Vincent Floréani

Porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères français

En liaison avec les autorités locales, et à la demande de notre ambassade, des mesures ont été prises pour assurer la sécurité de nos locaux diplomatiques.

Le ministre des Affaires étrangères centrafricain Antoine Gambi, lors d'une réunion avec le corps diplomatique présent dans le pays, a présenté des excuses à la France et aux Etats-Unis. Le ministre préfère parler d'« actes incontrôlés » orchestrés par quelques jeunes « mal intentionnés ».

Pas d'intervention française

« Une intervention militaire directe, il n'en est pas question. Tout cela est d'un autre temps », assure un officier français. Dans les faits, les derniers coups de feu tirés en République centrafricaine par des soldats de l'ex-puissance coloniale remontent à mars 2007. A l'époque, des dizaines de parachutistes avaient sauté sur Birao pour affronter les rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR). Mais désormais, martèlent plusieurs sources officielles françaises, ce type d'action n'est plus d'actualité alors que Paris plaide pour une solution négociée à la crise.

Sur le terrain, un peu moins de 250 soldats français sont déployés à l'aéroport de Bangui dans le cadre de l'opération Boali. Des effectifs qui pourraient augmenter au besoin grâce à des renforts venus du Gabon. Leur mission est de soutenir les militaires de la Micopax et d'appuyer la formation de l'armée centrafricaine. « L'interposition avec les rebelles est du ressort des militaires tchadiens, pas du nôtre », précise une source à Bangui, qui assure qu'avec un tel dispositif, les soldats de l'opération Boali pourraient au mieux travailler à la protection des ressortissants français.

Si des coopérants militaires français épaulent l'armée centrafricaine, à Bangui on retrouve aussi d'anciens officiers qui encadrent la garde présidentielle de François Bozizé. A Paris, on rappelle que ces derniers agissent à titre privé pour la société EHC et qu'ils n'ont aucune mission officielle.

Source: RFI

 

 

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